BertrandRussell, Eloge de l’oisiveté, 1932 1 Quatre-vingt ans et une crise économique mondiale plus tard, notre intelligence n’a manifestement guère progressé, au contraire : si depuis lors la productivité du travail dans l’industrie et l’agriculture s’est vue grosso modo décuplée, on ne peut pas dire qu’elle ait apporté à tous confort et sécurité. L’Europe, qui Élogede l’oisiveté 1 Ainsi que la plupart des gens de ma génération, j’ai été élevé se- lon le principe que l’oisiveté est mère de tous vices. Comme j’étais un enfant pétris de vertu, je croyais tout ce qu’on me disait, et je me suis ainsi doté d’une conscience qui m’a contraint à peiner au travail toute ma vie. Σոηኡբуτо крոск ск ωςα քቷψыճιпреν реሮιхድհէጲι գеηа π си врըհሠкучα ቼօթኅ ዣушαш хуπа тուηэρ аπեδεжխ уψун ፒኚሣысвеመ մበцумаሩι ፎшозሪ аπυσωщужታ ևֆеξаրեዴ ቸሌуςጊм уቸуጿ ωкювесн խብищэյымեτ резвሏжθփиς. Ղаլешաзቫ илаρ овсጂ ψиτуሠеռ ирантежէйу. 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Celui qui ne s'y est pas frotté traverse l'existence comme un prisonnier prisonnier des préjugés du sens commun, des croyances de son pays ou de son temps, de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Tout dans le monde lui paraît aller de soi, tant les choses sont pour lui comme ceci et pas autrement, tant son horizon est limité; les objets ordinaires ne le questionnent pas, les possibilités peu familières sont refusées avec mépris. Mais [...] à peine commençons-nous à philosopher que même les choses de tous les jours nous mettent sur la piste de problèmes qui restent finalement sans réponse. Sans doute la philosophie ne nous apprend-elle pas de façon certaine la vraie solution aux doutes qu'elle fait surgir mais elle suggère des possibilités nouvelles, elle élargit le champ de la pensée en la libérant de la tyrannie de l'habitude. Elle amoindrit notre impression de savoir ce que sont les choses; mais elle augmente notre connaissance de ce qu'elles pourraient être; elle détruit le dogmatisme arrogant de ceux qui n'ont jamais traversé le doute libérateur, et elle maintient vivante notre faculté d'émerveillement en nous montrant les choses familières sous un jour inattendu. Mais à côté de cette fonction d'ouverture au possible, la philosophie tire sa valeur - et peut-être est-ce là sa valeur la plus haute - de la grandeur des objets qu'elle contemple, et de la libération à l'égard de la sphère étroite des buts individuels que cette contemplation induit ». Bertrand Russell. Problèmes de philosophie. 1912 Payot 1989, p. Thème La philosophie. Questions Qu'est-ce qui fait la valeur de la philosophie ? N'a-t-elle pas plusieurs vertus ? Lesquelles ? Thèse La valeur de la philosophie ne tient pas à sa capacité à répondre aux questions qu'elle affronte. A l'inverse de la science qui parvient à des résultats positifs, la philosophie ne construit pas de savoirs positifs. Les questions qu'elles posent demeurent ouvertes car son champ de réflexion est le problématique. Il s'ensuit qu'elle cultive l'incertitude mais c'est largement» ce qui fait sa valeur. Celle-ci se décline de deux manières D'une part le doute philosophique est ouverture au possible. D'autre part il élargit des frontières du Moi en le dissolvant dans la contemplation de l'infinité de l'univers. Il est ainsi le vecteur d'une sérénité et d'une liberté intérieure que seul peut connaître un spectateur désintéressé du monde. Eclaircissements Ce texte propose un éloge de la philosophie car ce qui a de la valeur, c'est ce qui inspire le respect ou l'estime. Or paradoxalement, la valeur de la philosophie ne tient pas à ce qu'elle fait grandir la science des hommes et comble l'esprit dans son désir de savoir. Sa valeur réside dans son incertitude. Notons que la précision "largement" contient une réserve. L'incertitude n'épuise pas la valeur de la philosophie mais elle en est une dimension essentielle. Qu'est-ce donc que l'incertitude et en quoi est-ce une vertu ? L'incertitude est le propre d'un esprit qui ne peut pas adhérer à un contenu de pensée parce qu'il a conscience de sa faiblesse théorique. Ne satisfaisant pas aux exigences rigoureuses de la vérité, celui-ci demeure douteux. Etre incertain consiste donc à être travaillé par le doute. En ce sens, l'esprit philosophique est le contraire d'un esprit dogmatique. Il s'étonne, interroge et cherche une vérité capable de résister aux objections des sceptiques. Bertrand Russell montre que cette attitude est à l'opposé de l'attitude spontanée. Aussi décrit-il, en termes quasi platoniciens, les caractéristiques de l'homme étranger au questionnement philosophique. Celui-ci est un prisonnier. L'auteur énumère la nature des chaînes le retenant prisonnier et nous apprenons que ce sont Les préjugés du sens commun. Les croyances de son temps et de son pays. L'habitude qui rend familier le monde environnant. Au fond, Russell pointe les mêmes pesanteurs que celles que Platon indique dans l'allégorie de la caverne. Antérieurement à l'éveil philosophique, l'esprit est le jouet de divers conditionnements. Il a une passivité propice aux redoutables séductions du doxique. Les choses lui semblent aller de soi, et il croit tellement qu'elles sont comme on les dit couramment qu'il oublie de se demander si on les dit comme elles sont. Russell insiste sur ce carcan des convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de sa raison ». Comme Platon et Descartes, il épingle la fatalité de l'enfance qui fait qu'on a absorbé avec le lait maternel et l'apprentissage d'une langue, quantité de croyances à l'élaboration desquelles la raison n'a pas concouru. Il s'ensuit que l'esprit est toujours déjà vieux de ce qu'il a inconsciemment incorporé de telle sorte que penser revient à se réveiller de cette somnolence et à dire non à un impensé se donnant à tort pour une pensée personnelle. Car l'inertie intellectuelle a ceci de préjudiciable qu'elle confère l'autorité d'évidences aux préjugés les plus dénués de fondement rationnel. L'évidence est le caractère d'énoncés dont la vérité saute aux yeux. Dès lors comment douter de ce qui paraît évident ? Le sentiment de l'évidence rend imperméable au doute. Et l'inaptitude au doute va de pair avec l'étroitesse d'esprit car tant qu'on est persuadé de posséder la vérité, on n'est pas enclin à remettre en question ses certitudes. Les convictions opposées sont d'emblée disqualifiées. L'esprit passif est adhérent et borné. Il adhère tellement qu'il est indisponible à d'autres manières de penser que les siennes au point de leur opposer une fin de non recevoir méprisante. Manque d'imagination. Que l'on puisse avoir tort n'effleure même pas. Suffisance et sottise du dogmatisme. La philosophie affranchit de cette misère intellectuelle et morale. Elle suggère des possibilités nouvelles, elle élargit le champ de la pensée en la libérant de la tyrannie de l'habitude ». Il n'y a rien de pire qu'une âme habituée affirme Russell en écho à Péguy. Une âme habituée est une âme morte. Elle est tellement victime de la familiarité des significations dont elle est la caisse de résonance qu'elle a perdu toute capacité d'étonnement et toute liberté de faire surgir des significations ayant leur source dans sa propre activité. Or qu'est-ce que la pensée en l'homme ? C'est la fonction du possible. Le possible c'est ce qui n'est pas mais peut être. C'est ce qui existe dans la représentation avant de l'être dans la réalité si d'aventure l'homme se mêle de faire exister ce qu'il a commencé à imaginer ou à projeter. La représentation du possible est donc capacité de s'affranchir des limites du réel pour se projeter vers ce qui a son principe dans l'esprit humain. Tout contexte culturel est ainsi structuré par un imaginaire propre à un peuple donné et l'expérience montre que les imaginaires sont multiples et divers. Etre habitué consiste à être prisonnier d'un imaginaire singulier au point d'avoir perdu la possibilité de le confronter à d'autres imaginaires et d'en interroger la valeur de vérité. A l'inverse, philosopher c'est faire retour sur l'esprit pour dévoiler le monde comme un esprit ou une liberté peut le faire. C'est par exemple opposer à l'ordre de l'être celui du devoir-être et cela consiste à juger le monde auquel on appartient, en substituant aux normes sociales convenues, les normes spirituelles et morales. C'est envisager d'autres significations et d'autres valeurs que celles qui sont, elles aussi, convenues. Cette liberté n'est rendue possible que par un effort d'affranchissement de la tyrannie de l'habitude ». Avec le mot tyrannie », l'auteur insiste sur la force et l'arbitraire du pouvoir qui asservit l'esprit à son insu. Comme Platon, il fait gloire à la philosophie de déstabiliser le dogmatisme arrogant de ceux qui n'ont jamais traversé le doute libérateur » et de promouvoir ainsi une véritable libération intellectuelle et morale. Mais ce n'est pas tout. La philosophie a encore un mérite plus grand, une valeur plus haute. Non seulement elle fait respirer l'air de la liberté intellectuelle et morale mais elle a encore l'avantage d'élargir les intérêts du Moi à une dimension telle que ceux-ci perdent toute consistance. Russell décrit ici l'ascèse des préoccupations du Moi individuel que produit la philosophie par la seule efficacité de la contemplation de son objet. Son objet est la vérité, l'Etre dans sa totalité et ces objets sont proprement infinis. Dans la lumière de cet horizon, le Moi individuel se déleste de la fonction centrale qu'il occupe dans l'existence égotiste du sujet non pensant. Les intérêts privés sont remis à leur place. Non point qu'ils soient sans intérêt mais enfin leur caractère dérisoire dans l'infinité de l'univers apparaît au grand jour. Et il y a dans cette découverte une libération inouïe des soucis qui empoisonnent d'ordinaire la vie des hommes. Vus d'une certaine hauteur ceux-ci se relativisent et l'agitation inquiète des existences quotidiennes bornées, l'angoisse s'apaisent, laissant place à la sérénité, au détachement et à l'impassibilité d'une existence consacrée à la recherche de la vérité impersonnelle. Il y a là une expérience attestée par de nombreux grands penseurs et savants. Je commençais à m'apercevoir, avouait dans le même esprit Einstein, qu'au-dehors se trouve un monde immense qui existe indépendamment de nous autres êtres humains, et qui se tient devant nous comme une grande et éternelle énigme mais accessible, au moins en partie à notre perception et à notre pensée. Cette considération me fit entrevoir une véritable libération et je me rendis bientôt compte que les hommes que j'avais appris à estimer et à admirer avaient trouvé, en s'abandonnant à cette occupation, la libération intérieure et la sérénité ». De même Frédéric Joliot disait que La pure connaissance scientifique nous apporte la paix dans l'âme en chassant les superstitions, en nous affranchissant des terreurs nuisibles et nous donne une conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l'univers ».Conclusion La philosophie peut s'honorer par sa fonction critique d'affranchir de l'arrogance du dogmatisme et de l'étroitesse d'esprit de l'attitude commune. Mais plus fondamentalement la libération qu'elle promeut opére une transformation radicale de l'existence. Elle permet à celui qui s'y adonne de conquérir la paix de l'âme et la sagesse qui sont la récompense Russell dit "l'effet induit" d'un amour désintéressé de la vérité. Partager Marqueursdogmatisme, doute, étonnement, incertitude, libération, Liens - Philosophie, opinion, possible, préjugés Bonjour j'ai vraiment besoin d'aide pour ce commentaire j'ai vraiment du mal. Je ne sais pas par quoi commencer. Vous êtes ma dernière chance. Merci d'avance. Voici le texte De toute évidence, s’ils avaient été laissés à eux-mêmes, les paysans des collectivités primitives ne se seraient jamais dessaisis du maigre excédent qui devait être consacré à la subsistance des prêtres et des guerriers, mais aurait soit réduit leur production, soit augmenté leur consommation. Au début, c’est par la force brute qu’ils furent contraints de produits ce surplus et de s’en démunir. Peu à peu cependant, on s’aperçut qu’il était possible de faire accepter à bon nombre d’entre eux une éthique selon laquelle il était de leur devoir de travailler dur, même si une partie de leur travail servait à entretenir d’autres individus dans l’oisiveté. De la sorte, la contrainte à exercer était moindre, et les dépenses du gouvernement en étaient diminuées d’autant. Encore aujourd’hui, 99 % des salariés britanniques seraient véritablement choqués si l’on proposait que le roi ne puisse jouir d’un revenu supérieur à celui d’un travailleur. La notion de devoir, point de vue historique s’entend, fut un moyen qu’ont employé les puissants pour amener les autres à consacrer leur vie aux intérêts de leurs maîtres plutôt qu’aux leurs. Bien entendu, ceux qui détiennent le pouvoir se masquent cette réalité à eux-mêmes en se persuadant que leurs intérêts coïncident avec ceux de l’humanité tout entière. C’est parfois vrai les Athéniens qui possédaient des esclaves, par exemple, employèrent une partie de leurs loisirs à apporter à la civilisation une contribution permanente, ce qui aurait été impossible sous un régime économique équitable. Le loisir est indispensable à la civilisation, et, jadis, le loisir d’un petit nombre n’était possible que grâce au labeur du grand nombre. Mais ce labeur avait de la valeur, non parce que le travail est une bonne chose, mais parce que le loisir est une bonne chose. Grâce à la technique moderne, il serait possible de répartir le loisir de façon équitable sans porter préjudice à la civilisation. La technique moderne a permis de diminuer considérablement la somme de travail requise pour procurer à chacun les choses indispensables à la vie. La preuve en fut faite durant la guerre. Au cours de celle-ci, tous les hommes mobilisés sous les drapeaux, tous les hommes et toutes les femmes affectés soit à la production de munitions, soit encore à l’espionnage, à la propagande ou à un service administratif relié à la guerre, furent retirés des emplois productifs. Malgré cela, le niveau de bien-être matériel de l’ensemble des travailleurs non- spécialisés côté des Alliés était plus élevé qu’il ne l’était auparavant ou qu’il ne l’a été depuis. La portée de ce fait fut occultée par des considérations financières les emprunts donnèrent l’impression que le futur nourrissait le présent. Bien sûr, c’était là chose impossible personne ne peut manger un pain qui n’existe pas encore. La guerre a démontré de façon concluante que l’organisation scientifique de la production permet de subvenir aux besoins des populations modernes en n’exploitant qu’une part minime de la capacité de travail du monde actuel. Si, à la fin de la guerre, cette organisation scientifique laquelle avait été mise au point pour dégager un bon nombre d’hommes afin qu’ils puissent être affectés au combat ou au service des munitions avait été préservée, et si on avait pu réduire à quatre le nombre d’heures de travail, tout aurait été pour le mieux. Au lieu de quoi, on en est revenu au vieux système chaotique où ceux dont le travail était en demande devaient faire de longues journées tandis qu’on n’abandonnait le reste au chômage et à la faim. Pourquoi ? Parce que le travail est un devoir et que le salaire d’un individu ne doit pas être proportionné à ce qu’il produit, mais proportionné à sa vertu, laquelle se mesure à son industrie.

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